Né dans une famille bourgeoise et mort de la vérole, eu un talent immense pour la peinture et n’été reconnu que deux années avant sa mort, Édouard Manet a laissé une marque perceptible dans l’art mondiale. Il commence à apprendre à dessiner à l’âge de dix ans. Après avoir mis deux échecs d’entrer à l’Ecole navale et travaillé à bord de « Havre et Guadeloupe » comme pilotin, Manet continue ses études de l’art dans l’atelier de Thomas Couture. Il parfaite sa technique de la peinture en voyageant en Hollande, en Allemagne, en Italie et en Espagne et en découvrant les tableaux des peintres de ces pays – Frans Hals, Vélasquez, Goya, Titien, Tintoret, Daumier, Delacroix, Courbet et des autres. 

Les toiles innovateurs de Manet ont eu peu du succès chez ses contemporains. Elles choquaient, étaient refusées et totalement critiquées et de temps en temps acceptées. Son premier tableau « Le Buveur d’Absinthe »(1858), présenté au Salon officiel, a été tourné en dérision, mais les deux suivants – « Les Parents » et « Le Chanteur Espagnol » ont été admis. Le succès suivant l’attendait à l’exposition à la Galerie Martinet, où le peintre a eu la chance de présenter ses quatorze tableaux. Mais en 1863 sa toile est de nouveau refusée par le Salon officiel. Son deuxième chance est le Salon des Refusés, créé par le Napoléon III. Ici c’est le public qui juge les peintres. « Le déjeuner sur l’herbe », malheureusement , devient l’objet des railleries. « L’Olimpia » (1865) convient pour le Salon officiel, mais est trop réaliste et immoral pour le public et la critique. Sa toile « Le Portrait de Pertuiset» fait réaliser son rêve en 1881, en le faisant un « hors-concours » du salon et en lui acquérant une médaille. Manet devient entre-temps ministre des Beaux-Arts et est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Pourtant, son bonheur ne dure pas longtemps – il meurt en 1863.